On peut chercher les cas où les côtés sont des nombres entiers,
soit x² + y² = z².
Le plus simple est 3² + 4² = 5² donnant "l'équerre à ficelle"
du problème.
De tels "triplets de Pythagore" étaient connus des Babyloniens, un millénaire avant Pythagore !
Si x et y tous deux impairs, x = 2m + 1, y = 2n + 1,
z² = x² + y² =4(m² + n² + m + n) + 2
ne peut pas être un carré, car un carré est forcément un multiple de 4 ou un multiple de 4 plus 1.
Au moins un des deux x ou y est donc pair : soit x = 2m et alors y et z sont de même parité.
x² = 4m² = z² - y² = (z + y)(z - y),
z + y et z - y étant tous deux pairs, soit z + y = 2p et z - y = 2q,
y = p - q, z = p + q, m² = pq.
Posons p = kr², q = k's² où k et k' sont sans facteurs carrés.
kk' doit être un carré donc k = k' et m = krs.
On a donc nécessairement :
x = 2krs
y = k(r² - s²) z = k(r² + s²) |
Les solutions obtenues sont dites primitives si x,y et z n'ont pas de diviseur commun.
Ceci nécessite k = 1, r et s de parité opposée
(sinon r² + s² et r² - s² seraient pairs).
Si p est un diviseur premier commun à r et s, il divise r² et s²
donc x, y et z. Il est donc nécessaire que r et s soient premiers entre eux.
Réciproquement (si r et s premiers entre eux) soit p un diviseur premier de rs,
s'il divise r alors il ne divise pas s donc ni r² + s²
ni r² - s²
La condition nécessaire et suffisante pour que PGCD(x,y,z) = 1 est :
k = 1, PGCD(r,s) = 1, r et s de parité opposée |
Si on fait varier r et s comme indiqué avec r > s > 0 (inégalités strictes),
chaque triplet n'est obtenu qu'une fois (le démontrer).
On peut ainsi facilement obtenir des tables de triplets de Pythagore.
Nota :
L'étude des formes quadratiques ternaire (trop compliqué pour être ici...)
donne une autre méthode pour obtenir tous les triplets
de Pythagore. En partant de la solution "triviale" X0 = (1,0,1),
on multiplie par chacune des matrices
U = | (1,2,2) (2,1,2) (2,2,3) | V = | (-1,-2,-2) ( 2, 1, 2) ( 2, 2, 3) | W = | ( 1, 2, 2) (-2,-1,-2) ( 2, 2, 3) |
ce qui donne trois nouvelles solutions, on multiplie chacune d'elles par U, V et W ce qui donne 9
nouvelles solutions etc...
La première étape, donne seulement (1,0,1)×U = (3,4,5)
Les étapes suivantes donnent :
(3,4,5)×U = (21,20,29) (3,4,5)×V = (15,8,17) (3,4,5)×W = (5,12,13)
puis chacune d'elles multipliées par U, V, W donnent :
(55,48,73), (45,28,53), (7,24,25)
(119,120,169), (77,36,85), (39,80,89)
(65,72,98), (35,12,37), (33,56,65)
etc...
Roberts a montré en 1977 que toutes les solutions primitives sont obtenues par
(x,y,z) = (1,0,1)×L
où L est un produit des matrices U,V,W.
On montre (théorème de Fermat-Girard) que les seuls nombres somme de deux carrés sont :
Comme on veut r > s > 0, 2 = 1² + 1² ne convient pas. Un carré d'un facteur premier a = 4k + 3 ne se décompose qu'en a² + 0², et ne convient pas non plus. En définitive :
La condition nécessaire et suffisante pour qu'un nombre soit l'hypothénuse d'un triangle rectangle à côtés entiers (non nul) est qu'il comporte au moins un facteur premier de la forme 4k + 1. |
Pour compter le nombre de triplets qui comportent cette hypothénuse, on est ramené au problème de la décomposition en sommes de carrés.
l'aire est multiple de 30 ssi l'hypothénuse n'est pas multiple de 5 |