Rappelons quelques constructions de base.
Armé de ces constructions élémentaires, que nous ne détaillerons plus, cherchons l'intersection de nos deux coniques.
Comme elles ont même centre, par symétrie les points d'intersection forment un parallélogramme
(les diagonales se coupent en leur milieu O).
Les côtés de ce parallélogramme sont des directions conjuguées pour chacune des deux coniques.
Soit (d) un diamètre quelconque (d') le diamètre conjugué de (d) par rapport à la première conique Γ,
et (d") le diamètre conjugué de (d') par rapport à la seconde conique Γb.
On définit ainsi (step 1) une homographie (d) → (d") du faisceau de droites O* : droite vert (d) → droite orange (d")
Les directions des côtés du parallélogramme seront les directions fixes de cette homographie.
Ils sont construits en projetant (d) → (d") sur un cercle passant par O, l'axe de l'homographie
sur le cercle coupe celui ci en les points fixes.
Pour cela (step 2) on choisit trois points quelconques a,d,c et leur transformés a",d",c", et on applique la
définition de l'axe : lieu des points d'intersection de ad" et a"d.
Les points choisis sont (a) axe focal de Γ, le conjugué est l'axe transverse et (a") est le conjugué
de cet axe transverse par rapport à Γb
On fait de même avec (c) l'axe transverse de Γ et (c") le conjugué de l'axe focal de Γ
par rapport à Γb
Enfin (d) et (d") sont un point courant, défini par une droite dragable via le point vert d.
On obtient ainsi les directions (magenta) Ou, Ov des côtés du parallélogramme.
Il n'est pas aussi simple de construire maintenant les côtés eux même.
Choisissons (step 3) une droite (L) quelconque coupant les deux coniques en (M, M') et (Mb, M'b)
Le faisceau des coniques déterminé par Γ et Γb définit sur (L)
une involution de Desargues parfaitement définie par M ↔ M' et Mb ↔ M'b
Si cette involution est hyperbolique, elle possède deux points fixes réels I et J.
Pour cela il suffit de choisir (L) pour que l'une des cordes MM' ou MbM'b soit
strictement intérieure à l'autre.
Enfin pour effectuer une construction effective, il est nécessaire que ces points fixes ne soient
pas rejetés à l'infini, donc que (L) ne soit pas parallèle aux diamètres conjugués construits précédemment.
Cela laisse tout de même un large choix pour (L).
Dans l'applet (L) est définie par les deux points "courants" M et Mb des deux coniques.
(pilotés par les points cyan des cercles directeurs).
Construisons donc (step 4) les points fixes de cette involution, ce que l'on obtient facilement en la projetant
sur un cercle quelconque, celui défini précédemment faisant l'affaire.
L'axe de l'involution sur le cercle est construit : passant par les intersections de
mmb avec m'm'b et mm'b avec m'mb
Ses intersections avec le cercle donnent I et J après reprojection sur (L).
L'involution M ↔ M' sur (L) est alors caractérisée par (M,M',I,J) = -1, division harmonique.
Soit Q l'intersection avec (L) du diamètre Ou et E,E' les intersections avec la conique dégénérée cherchée,
constituée des deux cordes communes parallèles à Ou.
Q est évidemment le milieu de EE' et ainsi on peut construire (step 5) E et E' par QE² = QE'² = QI.QJ
On obtient ainsi les cordes communes comme parallèles à Ou passant par E et E', puis les intersections
de ces cordes avec Γ (ou avec l'autre conique dégénérée parallèle à Ov, construite de la même façon).
Avertissement :
Le choix des "points quelconques" influe sur la construction.
Si on change les coniques, il faut parfois changer (manuellement) ces points de construction :
La construction échoue même complètement si les deux coniques ont les mêmes axes :
il faudrait choisir une deuxième droite quelconque pour l'étape 1.
De toute façon dans ce cas la construction est plus simple : les directions fixes sont les axes !
Un choix automatique de ces points de contrôle conduirait à une figure généralement non représentative
(tous les points ou presque en dehors de la figure) et compliquerait encore la construction
(165 éléments géométriques construits)
La simple construction d'une intersection ou d'un conjugué nécessite déja plusieurs éléments comme indiqué
dans les constructions préliminaires.
Même pour simplement projeter la direction (d) sur le cercle cela nécessite deux éléments !
La simple intersection de (d) avec le cercle ne suffisant pas :
il faut garantir que c'est l'autre point que O etc.
Alors que manuellement c'est "évident", ce n'est pas aussi simple dans une applet automatique,
il faut souvent effectuer des constructions artificielles, par exemple ici c'est le symétrique de O par rapport
à la perpendiculaire à (d) issue du centre w.
Considérons le faisceau de coniques défini par les deux coniques considérées.
Les polaires d'un point par rapport aux coniques du faisceau passent par un point fixe.
On construit donc les polaires de deux points M et N par rapport à chacune des deux coniques
Les polaires de M se coupent en M' qui est le point fixe des polaires de M par rapport à toutes les coniques du faisceau
Et de même pour N'
Ceci définit une involution de (O*) des droites OM ↔ OM'
Les droites fixes de cette involution sont la conique dégénérée cherchée.
Construction même plus simple que l'autre !
Rappelons la construction d'une polaire :
Deux sécantes quelconques MM1M2 et MM3M4 (ici passant par les foyers pour être certain qu'elles coupent la conique)
Les droites M1M4 et M2M3 se coupent en I
Les droites M1M3 et M2M4 se coupent en J
La polaire est la droite IJ
Là aussi la clé est la construction d'une conique dégénérée et l'involution de Desargues.